Article sur le vélib et les pistes cyclables dans le Parisien

Article accessible ici

Saint-Ouen enfin prêt à réinstaller les Vélib’
Le maire de la dernière commune limitrophe de Paris à ne pas avoir remis en circulation les vélos en libre service annonce qu’il est prêt à revoir sa position. A une condition : que le département et le territoire s’engagent à aménager des pistes cyclables sécurisées.
Les nouveaux Vélib’ gérés par Smovengo ont été mis en service depuis le 1er janvier 2018. Saint-Ouen reste la dernière ville limitrophe de Paris à ne pas avoir installé de stations de vélos en libre-service. Mais les utilisateurs de Vélib’ habitant ou travaillant à Saint-Ouen peuvent entrevoir un espoir.

Le maire (UDI) William Delannoy annonce qu’il est prêt à remettre en place le dispositif – disparu depuis 2017 dans sa ville – en utilisant le produit des amendes de stationnement. « La nouvelle loi nous permet de toucher les recettes des FPS (forfaits post-stationnement) quand on les utilise pour favoriser la circulation douce », justifie-t-il.

Le maire veut d’abord des pistes cyclables
Mais l’édile pose une condition : que le département et le territoire Plaine Commune s’engagent « à aménager des voies cyclables sécurisées et séparées de la chaussée sur les artères les plus fréquentées de la ville » : les avenues Michelet et Gabriel-Péri, les boulevards Victor-Hugo et Jean-Jaurès ou encore les bords de Seine.

« Inciter les gens à prendre leur vélo, c’est bien. Faire des pistes sécurisées, c’est mieux, insiste-t-il. Les voies avec de simples marquages au sol, où les gens risquent leur vie, je n’en suis pas partisan. »

Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de Vélib’ avant que ces voies apparaissent. « Dès qu’il y a une décision claire, on y va ! assure le maire. Car je saurai que la ville sera, à terme, maillée avec des pistes sécurisées. »

« Il y a urgence à améliorer la situation »
En 2017, il avait refusé d’installer les stations (coûtant à la ville chacune 10 000 € par an), considérant que cela ne faisait pas partie des compétences de la ville, la voirie étant gérée par Plaine Commune. Sa décision avait déclenché une pétition puis une manifestation.

« C’est une bonne nouvelle car il y a urgence à améliorer la situation du vélo à Saint-Ouen », apprécie Xavier Remongin, l’un des militants les plus actifs sur le sujet, qui a notamment créé un atelier de réparation solidaire.

« La ville est saturée car elle est traversée par les départementales. Cela bouchonne partout, explique-t-il. Si on veut circuler d’un bout à l’autre, le vélo est le plus efficace ». Il décrit une situation critique aujourd’hui : « Les cyclistes fuient les grands axes, car ils ne sont pas du tout sécurisés. »

« Il faut se sentir en sécurité »
Ce mardi, le collectif « Saint-Ouen à vélo » a parcouru la ville pour repérer tous ses points noirs. Il défilera le 23 mars lors de la première « Vélorution » locale : « La ligne 13 est saturée, il y a des pics de pollution… Aujourd’hui, tous les signaux vont en faveur des déplacements à vélo », explique Céline, membre du collectif.

De son côté, le président (PS) du département, Stéphane Troussel, « se réjouit » de l’annonce de la ville de Saint-Ouen. Et de rappeler que le dernier conseil a voté l’objectif d’atteindre « 100 % de voies départementales cyclables en 2024. »

« A Saint-Ouen, des aménagements ont déjà été réalisés ou sont en cours d’étude, précise le département. La RD 111 (NDLR : l’avenue Gabriel-Péri) sera terminée cette année et en 2020, l’ensemble des voies départementales de la commune seront concernées par des travaux. »

Et Stéphane Troussel d’affirmer : « Le maire de Saint-Ouen peut donc sans inquiétude adhérer à Velib’2